-Votre nom : Kuraichi. Kuraichi uniquement.
-Votre âge : Une vingtaine d'années.
-Votre classe : Frapper fort ! Les Iops sont là pour ça !
-Votre cercle : Je débute tout juste dans ce monde ...
-Votre spécialisation : L'Air me tente, mais qui sait ...
-La couleur de vos cheveux : Noir de jais.
-Celle de vos yeux : Également.
-Votre état Civil : Personne n'a voulu de moi, je n'ai voulu de personne.
-Vivez-vous dans les contrées d'Amakna, de Brâkmar ou de Bonta? Amakna est une belle contrée, pas vrai ?


(NEVER ! Mon compte est à moi uniquement !)

Vous me demandez de conter mon histoire ? A moi ?

C'est la réaction qu'elle a eu, lorsqu'elle passa pour la quatrième fois devant la maison de la guilde, le repaire du Cercle, et quand elle vit la note explicative. Il fallait expliquer son passé, voir si l'on était apte à entrer dans le Cercle. Ce rêve de puissance que beaucoup vantaient en Astrub. Ce rêve de compagnie et d'aventures qu'elle n'osait même pas imaginer, auparavant. Elle, si faible, Kuraichi, sombre et froide d'apparence mais qui ne l'était en rien. Les teintures ne lui allait pas, seul le noir lui allait. Le noir et les nuances très sombres de couleur. Enfin, ça, c'est son avis, elle n'a jamais eu la fantaisie d'essayer des couleurs pétantes. Ni les moyens d'ailleurs, son habit de classe était noir, c'est tout. Point, à la ligne.

Guerrière minable. C'est un peu le titre qu'on lui avait attribué, au début. Elle perdait tous ses duels, avait du mal à assimiler les bases du combat. Elle n'aimait pas la force brute. Du tout. Frapper fort est bien, mais on peut s'économiser et pourtant frapper tout aussi efficacement: la plupart de ses camarades n'appliquant pas cette règle, étant voués à la voie de la Force, elle se faisait fort souvent laminer lors des entraînements. Et pour cause: les Iops ne sont pas connus pour être d'une intelligence extrême, on leur apprend donc les rudiments de sa propre défense. Et elle passe par la violence brute, c'est notre nature, c'est ainsi. Kuraichi a fait preuve de violence, parfois, ça s'est soldé par une victoire mais ... Sans plus. Tous sentaient qu'elle regrettait d'avoir agi ainsi, qu'elle aurait pu abréger le combat bien plus vite, bien mieux, bien plus proprement. Elle a l'âme d'un assassin, en vérité. Elle sait pertinemment que dans la vie, elle devra combattre, elle ne pourrai faire autrement, pas ici. Sa vie de famille bien-heureuse ne durera pas éternellement, elle ne serait pas éternellement protégée. Elle saurait se défendre, en temps et en heure. Mais nous n'en étions pas là. Du tout, même.



Kuraichi avait entendu parler du Cercle. De ses histoires, vaguement, de ses déboires. C'était parmi les guildes qui la faisaient le plus rêver, de par ses membres chacun exceptionnels. Echizen, la fondatrice, était connue comme une Iopette impitoyable et puissante à souhait, à l'époque parmi les meilleures de son cercle de puissance. Elle suivait, de loin, les rumeurs à ce sujet, ainsi que les autres guildes, bien entendu. Mais le Cercle avait quelque chose de particulier. Ce petit plus qui faisait qu'elle aurait probablement vendu son âme pour y entrer, étant petite. Désormais, elle sait qu'elle n'a pas besoin d'en arriver jusque là, voyant l'affichette à la porte. Le Cercle était de nouveau là. Fondé. En attente de fondations.

Je ferai tout ce qu'il faut ... Je ne resterai pas faible comme je suis, à me faire battre par tous les Iops du monde simplement parce qu'ils frappent plus fort. Je m'entraînerai, j'entrerai ici s'il faut être puissant, mais j'entrerai et ferai parti des Piliers. Je ne suis pas sombre. Je ne ferai pas comme Mère Sombrinae, je ne resterai pas terrée chez moi, protégée par mon mari. Je protégerai autant qu'on me protégera.
Des légendes sont nées ici.

Je veux être une légende.
Je serai une légende.

C'était cent fois plus excitant que tous ces combats avec des gens qui ne savent que frapper. Se faire engueuler quand on esquive, c'est un comble. Mais je n'éviterai plus les difficultés, je les surpasserai. A ma manière. Je ne frapperai jamais plus fort, je frapperai juste mieux. Soyons sincères, je ne peux pas rivaliser en force brute avec la grande majorité de ma classe. Je devrai penser autrement, agir autrement, être autrement. Qu'il en soit ainsi. J'espère apprendre comment faire, là-bas. Si je suis prise, bien entendu. D'un pas décidé, je me dirige vers la maison. J'ai posté, j'attends seulement avec impatience le verdict. Les doigts croisés. Le coeur plein d'espoir.
Ils me prendront comme je suis.
Pas comme j'ai l'air d'être.
Oui, ce sont des juges impartiaux là-bas.
Ils verront ma motivation.
Ma hargne de grandir. De monter.
D'être parmi eux. D'influer. D'être importante.

Perturabo se promenait au milieu des longues plantations de bambous qui formaient la forêt de Pandala. Il errait là depuis des heures, se laissant aller au gré du torrent versatile et trouble qu'étaient ses pensées. La situation n'avait pas été aussi étrange depuis de nombreux mois, peut-être même depuis de nombreuses années. Voilà qu'Echizen avait ressurgi, animant une nouvelle fois la flamme de son ambition, et le joyaux précieux mais fragile de l'espoir.


Il esquivait inconsciemment les tâches d'or que le soleil étalait ça et là, faisant briller les feuilles brunes et craquelées qui gisaient partout au sol. Le guerrier soupira bruyamment. Si sa loyauté qui était des plus solides allait au Cercle, ses obligations actuelles ancrées dans le mouvement cyclique et nécessaire du quotidien l'obligeait à servir le blason sous lequel il s'était rangé, quelques temps après la disparition des derniers valeureux serviteurs de la guilde.


Quittant alors les sentiers boueux de la forêt, il chemina finalement vers les faubourgs d'ivoire de la cité de Pandala dite la Neutre.

Il arriva devant la maison. Oui, cette maison qui fut sienne, la sienne toute autant qu'elle avait appartenu aux autres, à Echizen, à Kurama, à Sysy, à Colin, à Kalar...
Son visage se crispa, seul signe apparent du conflit nostalgique qui se jouait alors au plus profond de son esprit. En s'approchant un peu plus, il fit un geste insensé, parfaitement incohérent et pourtant chargé de sens. Un geste autrefois banal, mais évoquant aujourd'hui tout le douloureux sentiment d'un glorieux passé maintenant révolu: il ouvrit la boîte aux lettres.

À sa grande surprise, Perturabo y trouva un parchemin. Un parchemin ! Un vrai, solidement ficelé, un parchemin comme le Cercle en recevait jadis des dizaines...

Après une lecture fortement perturbée par les souvenirs encore vivaces qui accaparaient sa concentration, le guerrier sourit pour lui-même. Il s'agissait d'un sourire sincère et non de convenance, la flamme s'était belle et bien rallumée.
Il sortit une plume et un encrier de sa poche, et se mit joyeusement à rédiger:

"

Citation :

Chère candidate,

Il est fort étonnant que vôtre candidature soit parvenue jusqu'ici, que le sentiment qui motive vôtre ambition doit être ardent !
Bien que vous ne soyez pas aguerrie au combat, vous possédez certainement nombre de qualités des plus exquises, que nous devrions, selon moi déceler. Vous avez mon approbation, en espérant que mes confrères partageront mon avis. J'ai grand hâte de vous rencontrer.

Perturabo.

"

Une fois sa réponse mise en forme, il considéra un instant le parchemin, puis le sourire disparu de son visage. Perturabo reprit son errance tourmentée.

Echizen, nostalgique, avait fait le tour des anciennes candidatures.

Citation :

Des grands sujets pour la plupart... Ils sont pour la plupart tous loin, ou décédés.

Elle s'aperçut un temps après qu'il y avait quelque chose de placardé sur la maison qui ne lui appartenait plus

Citation :

Mais... c'est une nouvelle candidature ?

*parcourt la lettre*

Faible... Guerrière minable... En attente de fondation

*elle soupira*

Elle était perplexe mais elle n'avais pas vraiment le choix. Son cercle n'était pour l'instant plus et elle avait besoin de nouvelles recrues.

---

Citation :

Chère recrue, vous êtes faible. J'en ai qu'en faire des faibles tels que vous.
Vous ne savez pas ce que les souvenirs des anciens membres signifient pour le Cercle.

Vous avez un NEUTRE de ma part.

Un peu plus loin...

Citation :

Venez me rencontrer s'il vous-plaît.

C'est recouvert de fientes et de plumes de Kwaks que Preyspire se rendit en Pandala. Mais il était tellement heureux qu'il ne se souciait guère de cette odeur âcre qu'il dégageait. Tout d'abord car il entendit reparler d'Echizen, la robuste guerrière, était revenue avec le projet de donner une nouvelle jeunesse au Cercle. Pour lui qui, même après la dissolution de ce dernier, n'aurait pour rien au monde abandonné sont blason, et qui l'arborait fièrement, c'était une nouvelle des plus heureuses !
Mais il était aussi de très bonne humeur, car son petit tour à la montagne des Craqueleurs avait été très fructueux. Les oeufs de Kwaks ayant une bonne réputation sur le marché noir, il s'était mis en tête d'aller en "emprunter" autant que possible. Mais ce qu'il trouva là était très étonnant: Un oeuf doré, en train d'éclore. Ni une ni deux, il s'en empara, et s'éclipsa, ou plutôt, voulu s'éclipser. Mais il est bien connu que tout objet de valeur ne s'acquiert pas facilement. C'est donc poursuivi par tout un "escadron" de Kwak couveuses enragées. Nous tairons ce qui s'ensuivit, mais c'est donc après s'être fait voler dans les plumes qu'il vit un oiseau aux couleurs rougeoyantes sortir de l'oeuf. Un phénix, un oiseau rare dans les contrées d'Amakna. Ainsi, ce fut tout d'abord le doux tintement de kamas sonnants et trébuchants qui firent irruption dans son crâne; mais le volatile avait quelque chose dans son regard qui fit oublier toute pensée de revente dans l'esprit du Sram. Il le garda donc avec lui, et décida de "rentrer à la maison", qui lui avait -il faut dire- bien manqué.
Quel bonheur. le vert apaisant des forêts de bambous de Pandala. Le doux sifflement du vent dans les feuillages, quelques Kitsounes qui se chamaillaient, et des Pandawas ivres qui erraient dans les bois, braillants des paroles incompréhensibles dans un air empoté. La faune et la flore (et quelques ivrognes) étaient les éléments qui rappelaient à Preyspire quelques souvenirs des anciens membres, des passes d'armes que tous échangeaient régulièrement, ce qui le divertissait beaucoup des repas amicaux qu'il appréciait, et surtout des longues discussions ou histoires qu'ils se racontaient le soir, auprès du feu.
Il respira longuement le bon air, du moins, il voulu; mais ses fosses nasales étaient obstruées par une odeur de déjections putrides. Il ne pu s'empêcher d'avoir un frisson de répulsion, et pressa le pas.

Il entra et s'installa un bon moment, puis décida de sortir faire un tour dans le jardin -il s'était dit qu'un bon bain s'imposait-, alors une fois dehors, il contempla la belle maison une seconde fois. Sa surprise fut grande lorsqu'il remarqua une affiche placardée au mur, qu'il n'avait jamais vue. Il se précipita, la pris avec empressement, et se mit à la lire longuement, en faisant bien attention à chacun des mots qui y étaient inscrits.





"Ca alors ! combien de temps ça fait que je n'ai pas tenu un document pareil entre les mains !"



Il continua de la lire avec attention.



"Mmmh, "n'aime pas la force brute". Voila qui nous fait un point commun !"



Après cette lecture, il rédigea sa réponse, laissant une trace aussi malodorante qu'indélibile témoignant de son passage:



"Votre candidature est intéressante. Je peux ressentir votre volonté de nous rejoindre rien qu'à travers vos mots, cette ardeur fait plaisir à voir, surtout en ces temps-ci, nous avons besoin de personnes déterminées. Cependant, je trouve que l'on en apprend peu votre passé, votre histoire. Enfin, j'espère que nous aurons l'occasion d'en discuter autour d'une bonne pinte, j'aimerais bien vous écouter narrer votre vie antérieure plus en détails si vous nous rejoignez.
Je suis donc POUR votre entrée parmis nous."